Couleur rouge cardinal et noir corbeau pour cette couronne réalisée avec les fruits d'une vigne vierge.

Pour beaucoup d'entre nous, le marron est un peu la madeleine de Proust du mois de septembre. Il nous ramène aux cours de récréation de notre enfance. Aux animaux et personnages que nous nous amusions à fabriquer avec des allumettes.  Aux jeux de marelle dont il devenait le pion.

 Allez savoir pourquoi, aujourd'hui, ce marron m'emmène dans des contrées lointaines. Il dévoile une peau sombre et luisante de beauté africaine. Se pare d'or et m'invite au luxe, au calme et à la volupté d'un voyage en Orient. 

L'occasion de sortir ses pinceaux pour s'amuser à la manière de Bicocacolors.

"Odorante et savoureuse,

tu dépasses sans te perdre

les frontières de ton corps.

Tu as enjambé le temps.

Te voici femme nouvelle

révélée à l'infini."

Un texte de Paul Eluard est le prétexte à un collage.

Pour ce tableau, je suis partie du cadre, chiné cet été sur un marché aux puces dans les Vosges. L'idée première était de le repeindre mais sa couleur crème s'harmonisait parfaitement aux teintes de mon papier imprimé. Une fois n'est pas coutume, j'ai aussi utilisé un papier de scrap choisi pour son graphisme répétitif. Je regrette de n'avoir pas su réaliser ce graphisme moi-même, comme sait si bien le faire Nathalie Blanloeil. Mais je viens de découvrir une créatrice de tampons à qui je pourrais bien en commander. Affaire à suivre, donc !

Pour le reste, les techniques sont toujours les mêmes : papier journal imprimé (monotype), pages de livres anciens. Le texte est calligraphié en deux gestuelles contrastées : une première à la gouache, mate et lourde, à peine perceptible. Une seconde à l'encre de Chine, plus légère et gracieuse,  légérement brillante. Le texte sur le côté est une onciale écrite à la plume et à la gouache. Une pièce de monnaie ancienne, elle aussi chinée, vient compléter le collage et donner du relief à ce tableau sans verre. Une création qui ne se laisse pas découvrir du premier regard ; il faut la regarder sous différents angles pour voir toute sa personnalité.

Si janvier est le mois du blanc, octobre est le mois du rose. Alors, en hommage à ma jolie belle-soeur qui se bat depuis plusieurs semaines contre la maladie, voici un message tout de rose vêtu pour ne pas oublier.

"Chut ! Si nous faisons du bruit, le temps va recommencer."

Un poème de Paul Claudel tiré de ses 100 phrases pour éventail, écrit à l'abaisse-langue en gestuelle. J'ai utilisé du brou de noix. Avant qu'il ne soit sec, j'y ai dilué de la peinture acrylique dorée.

Cy Twombly naît en 1928 aux Etats-Unis où il commence très jeune des études d'arts plastiques. A l'âge de 30 ans, il s'installe à Rome ; il y reste jusqu'à sa mort, en 2011. Je n'en dirais pas plus sur sa biographie, vous trouverez facilement de quoi la compléter sur Internet.

J'ai découvert cet artiste cet été. J'ai immédiatement été séduite par son travail. De la couleur, des gribouillis, des mots et des signes. Une oeuvre joyeuse, presque enfantine, qui donne envie de voir la vie côté couleur.

Et même dans ses toiles les plus sombres, on retrouve toujours cette gestuelle presque calligraphique. C'est certain, Cy Twombly est une vraie source d'inspiration.

Vous l'avez peut-être remarqué, mes dernières créations sont marquées par une envie de couleurs. Après le jaune de fin août, voici le rouge vermillon. Des cadres achetés en grande surface, des papiers journaux imprimés et un ancien document destiné aux étudiants en zoologie : trois ingrédients pour un collage très ludique.

Et voici un hommage vibrant aux gastéropodes, si présents dans le jardin depuis cet été humide.

Toujours à l'affût de bonnes occasions, j'ai récupéré deux chemises cartonnées à l'éfigie d'une grande banque. Pas du tout à mon goût, je me suis empressée de les customiser. Voici la première.

Comme pour les couvertures de cahier (ici, ici ou ici), j'ai dissimulé l'écriture en la peignant et en collant différents papiers. J'ai notamment utilisé quelques nouveaux papiers échangés lors du dernier swap, comme cette carte Seraphina aux couleurs parfaitement coordonnées et ces pages de livre en chinois.

Enfin, j'ai calligraphié le mot inspiration à l'encre de Chine noire et en gestuelle.

 C'est une tradition dans la maison. Quand vient Octobre, on sort les courges en papier mâché. Pas de petite nouvelle cette année. Mais l'occasion de mettre en valeur ce magnifique moule à kougelhopf hérité de Mamama.

Et avant de créer le nouveau collage qui complètera la scène, il peut être intéressant de vérifier l'accord des papiers utilisés. Ceux-là me plaisent bien. Suite au prochain épisode.