Cahier de citations n°43
J'avais beaucoup aimé travailler les couleurs et les motifs de mes cartes de voeux 2021. Pour en garder une trace, je les ai immortalisées dans mon cahier de citation.
J'avais beaucoup aimé travailler les couleurs et les motifs de mes cartes de voeux 2021. Pour en garder une trace, je les ai immortalisées dans mon cahier de citation.
Dans la foulée des cartes de voeux 2021, j'avais réalisé un tout petit leporello. Et puis, il y a eu cet autre format, plus standart. Un leporello de huit pages. Mêmes couleurs, mêmes dessins, même écriture, avec quelques collages en plus. Et puis ce texte de Guillevic.
"Découvrir par hasard un tout petit jardin plein d'herbes folles, sans fenêtre autour, sans bruit et même sans cerceau ni poupée, rien que le temps qui s'est retiré là et n'attend rien." Guillevic
"Pourquoi grandir puisque enfant nous touchions déjà le ciel de nos petites mains d'argile rose."
Mon cahier de citation me sert à ranger les textes que j'aime. Mais je l'utilise aussi pour faire des essais graphiques. Parfois, il m'arrive de sortir de ma zone de confort et de faire des choses différentes. Pour ces formes géométriques, je me suis remplongée dans le stage proposé par Stéphanie Devaux sur le lisible et l'illisible.
Dans la foulée des cartes de voeux 2021, j'ai réalisé quelques objets calligraphiés. De la gouache, une plume pointue et quelques collages, un texte de Christian Bobin et l'envie de réaliser un petit carnet pour y glisser ce leporello de la taille d'une boîte d'allumettes.
"Les rêveurs de grands chemins ne se nourrisent de rien, sinon de miettes hasardeuses tombées du ciel."
Mes cartes de voeux sont toutes parties. Je peux donc vous dévoiler les coulisses de leur création.
J'ai d'abord passé un certain temps à regarder tous les mails art que je garde précieusement dans une boîte à chaussure. C'était déjà en soi un vrai moment de bonheur. Voilà bientôt 10 ans que j'en reçois. Chaque carte, chaque enveloppe apporte une idée et peut devenir une source d'inspiration. Pour mes voeux de 2021, je me suis laissée inspirer par trois calligraphes.
Je suis toujours admirative de la finesse des écritures de Geneviève Benoit, rédactrice de la revue Interligne, que les calligraphes connaissent tous. Voilà quelques années que je m'entraîne en prenant modèle sur ses enveloppes. Ici, j'ai opté pour une chancelière. J'aime sa légèreté.
Je suis aussi très touchée par les aquarelles de Nise Massé-Bonnaventure. Quelle artiste ! Pourquoi pas des teintes douces et diluées ? Et comme je ne maîtrise pas trop le dessin, des feuillages seront à ma portée.
Il y a aussi les mails art reçus depuis toutes ces années par Elisabeth Couloigner. Sa créativité dans la réalisation des enveloppes, ses calligraphies sont autant de sources d'inspiration. Je vais utiliser du papier calque.
Merci à vous tous, qui m'envoyez vos lettres, de me nourrir par votre générosité. Belle année à vous.
Après le petit carnet vert de ce printemps, voici le petit carnet bleu. Encore un tout petit format qui ne mesure que 10 x 6 cm. Il pourrait bien devenir votre carnet secret de mots de passe.
Un papier journal imprimé pour la couverture, du papier recyclé pour l'intérieur, un lien en lin et une perle de papier pour la fermeture.
Voici une troisème version du trophée de tête de cerf. Cette fois-ci, dans des tons de bleu-vert. Je peux vous le montrer maintenant qu'il est parti chez son nouveau propriétaire.
J'avais déjà calligraphié ce texte de Guillevic dans mon cahier de citation. Cette fois-ci, j'ai réalisé un leporello. Ou plutôt, deux leporelli basés sur les mêmes éléments : le texte de Guillevic, un taille identique, une couverture recouverte de papier journal imprimé, des traces à l'acrylique dans les tons gris de Payne.
Pour cette première version, j'ai opté pour la légéreté. Les traces à l'acrylique sont tout en courbes. La chancelière gestuelle propose des arabesques. Une petite ligne de majuscules souligne l'horizontale.
Pour la couverture, j'ai fouillé dans mes réserves de papiers journal imprimés et j'ai choisi ce bleu ciel poudré de blanc.
Pour voir la seconde version, il vous faudra patienter un peu.
Victor Hugo est son écrivain préféré. Alors, quand j'ai voulu remercier ma collègue pour les services qu'elle m'a rendus, je lui ai concocté ce leporello.
Ce sont les dessins et encres réalisés par Victor Hugo qui m'ont inspiré ce bleu gris.
Après avoir cherché un texte approprié, j'ai jeté mon dévolu sur ce poème qui raconte ses ressentis de grand-père.
J'ai d'abord réalisé une des faces avec des gouaches mêlées à de l'eau vaporisée, technique souvent utilisée dans mes créations. Pour l'écriture, j'ai choisi cette capitale dansante apprise lors d'un stage.
Pour l'autre face, technique de collages et chancelière plus élégante.
Et puis, je sais maintenant faire des couvertures à mes carnets et leporelli. Voilà qui leur donne une tout autre allure.
Fin avril, je me suis rendue à Nancy. J'avais rendez-vous avec Stéphanie Devaux, invitée par l'association Apex, pour un stage sur le lisible et l'illisible.
Dans un premier temps, nous avons réalisé des fonds imprimés à la gouache. Ces fonds serviront de base à nos expérimentations et seront regroupés dans un livre d'artiste.
Stéphanie nous a alors proposé de tester différentes techniques pour rendre le lisible illisible.
Utiliser la moitié supérieure ou inférieure d'un mot pour en créer un nouveau. Utiliser les contreformes. Ecrire dans différents sens. Supperposer des écritures.
Les possibilités sont infinies et nous n'aurons pas assez de tout l'été pour les expérimenter.
Bravo à toi Stéphanie pour ta créativité et merci surtout pour ta générosité.
J'ai pris énormément de plaisir à réaliser ce livre objet. L'inspiration est venue d'un stage avec Liliane Buchi. Elle nous avait demandé de faire des traces avec des outils trouvés autour de nous. J'ai utilisé une grosse noix d'Amérique trempée dans de la gouache blanche. J'ai choisi de l'appliquer sur un très beau papier artisanal népalais bleu indigo. Le contraste était superbe ! Ce premier essai, découpé au format d'une carte à l'italienne, m'a donné l'idée de faire un livre.
J'ai alors réitéré l'opération avec de l'encre Sennelier indigo sur un beau papier blanc. Dans l'encre encore fraîche, j'ai passé un pinceau pour donner du mouvement. Le résultat était particulièrement intéressant. Allez savoir pourquoi, ces couleurs et matières m'ont transportée dans les montagnes himalayennes.
A partir de là, il me fallait trouver un texte. J'ai longtemps cherché sans vraiment trouver mon bonheur. J'ai fini par opter pour ce texte de Buson, poète japonais du 18ème siècle connu comme étant l'un des quatre maîtres classiques du haïku.
"Les prairies sont brumeuses. Les eaux font silence. C'est le soir."
J'avais le texte. J'avais les couleurs dominantes (de l'indigo et du blanc). J'avais une idée des matières (plutôt brutes). Il me fallait trouver des idées d'écriture et de mise en page. Là, j'ai dû chercher l'inspiration. De longues heures sur internet, dans mes notes de stage et aussi dans ce merveilleux livre de Denise Lach "Jeux d'écriture 2".
J'ai mis un peu de temps pour digérer le tout puis les choses se sont mises en place petit à petit, une page en appelant une autre. J'ai d'abord arrêté l'ordre des feuillets. Certaines options ont été écartées, d'autres les ont remplacées. Pour l'écriture, mon choix s'est porté sur l'onciale. Elle est assez rustique et je la maîtrise suffisamment pour me lancer.
Une fois que les feuillets ont trouvé leur ordre et que chaque page me semblait terminée, il me restait à relier le tout. Fidèle à mon idée directrice, j'ai choisi une ficelle de lin que j'ai dû dédoubler pour pouvoir la faire passer dans le chas de l'aiguille. J'avais l'intention d'utiliser des perles pour la finition, mais le fil était encore trop épais et j'ai dû renoncer. J'ai remplacé les perles par des noeuds.
Ce deuxième livre objet est très différent du premier que j'avais réalisé pour ma copine Catherine. Il me donne envie de continuer.
Cela faisait un moment que je n'avais pas pris de photos de mon cahier de citation. Cela explique cette ambiance estivale bien peu d'actualité. Cette double page date de cet été. Rppelez-vous, j'avais réalisé ce leporello dans les mêmes nuances de vert de gris.
Christian Bobin, un poète.
C'est en voyant une planche de travail de Kitty Sabatier que j'ai eu envie de dessiner cette trente-quatrième page de mon carnet de citations.
Oui, l'eau coule et l'arbre attend. Elle coule au creux de la terre. Elle coule dans la chair de l'arbre et l'arbre attend.
Le texte de Guillevic se prêtait bien à ce graphisme pouvant évoquer l'eau ou la sève qui coule mais aussi un entrelacs de racines.