Encore des travaux de stages, enfin mis en forme cet été. C'est en 2017 que j'ai suivi ce stage avec Arlette Turlej. 

Se laisser emporter par la musique, la main traduisant son ressenti sur le papier.

Trouver dans ces traces des éléments constitutifs d'un alphabet.

 Lentement, par petites touches, appliquer les pigments pour donner des couleurs à notre histoire. 

Rajouter ces mots venus d'ailleurs, pour la beauté de leurs formes.

J'ai profité de cet été pour faire du tri dans les travaux réalisés lors de stages calligraphiques. Des essais ont été jetés. D'autres ont fait l'objet d'une mise en forme, pour qu'ils soient plus agréables à regarder. 

En 2017, j'avais suivi un stage avec Liliane Buchi. Il s'agissait d'utiliser l'intérieur de Tetrapak (les briques de jus de fruit) pour imprimer des motifs. Cette année-là, j'avais réalisé mes cartes de voeux avec cette technique.

Nous avions travaillé sur différents papiers aux textures variées : papier lisse, grainé, froissé, calque, blanc, noir, papier de soie, mousseline, ... Nous avons aussi testé différentes formes de découpes dans le Tetrapak. Comme souvent à la fin d'un stage, j'avais une belle quantité de matière.

Après avoir choisi les essais les plus intéressants, je les ai assemblés en un livret cousu. J'ai complété certains avec des crayons de couleurs et bien sûr, quelques calligraphies.

Dans la foulée des cartes de voeux 2021, j'avais réalisé un tout petit leporello. Et puis, il y a eu cet autre format, plus standart. Un leporello de huit pages. Mêmes couleurs, mêmes dessins, même écriture, avec quelques collages en plus. Et puis ce texte de Guillevic.

 "Découvrir par hasard un tout petit jardin plein d'herbes folles, sans fenêtre autour, sans bruit et même sans cerceau ni poupée, rien que le temps qui s'est retiré là et n'attend rien."     Guillevic

Toujours ce projet qui m'emmène sur les traces des Touaregs. J'avance doucement, mais sûrement, au rythme de la caravane.

C'était en mars 2020. J'avais profité du confinement pour réaliser quelques leporelli. Celui-ci doit sa jolie couleur à ce beau papier Lana couleur vert de gris.

Durant ces congés de Noël, j'ai eu du temps pour lui ajouter une couverture.

Et voici un petit leporello de 9x15 cm.

Dans la foulée des cartes de voeux 2021, j'ai réalisé quelques objets calligraphiés. De la gouache, une plume pointue et quelques collages, un texte de Christian Bobin et l'envie de réaliser un petit carnet pour y glisser ce leporello de la taille d'une boîte d'allumettes.

"Les rêveurs de grands chemins ne se nourrisent de rien, sinon de miettes hasardeuses tombées du ciel."

Après le petit carnet vert de ce printemps, voici le petit carnet bleu. Encore un tout petit format qui ne mesure que 10 x 6 cm. Il pourrait bien devenir votre carnet secret de mots de passe.

Un papier journal imprimé pour la couverture, du papier recyclé pour l'intérieur, un lien en lin et une perle de papier pour la fermeture.

En 1953, Albert Camus fête ses quarante ans et choisit ses dix mots préférés. Certains m'inspirent. Alors je me lance dans ce projet fou de créer un livre objet pour chacun d'eux. Voici le premier.

La mère

La mère. Voilà un mot qui me parle. Largement inspiré par la naissance de ma petite-fille l'année dernière, il rend hommage à toutes les femmes de ma lignée. Ces mères et les mères de ces mères à qui je dois ce que je suis. Une jolie réflexion sur la transmission et l'enfantement.

Il m'a inspiré ce leporello de 8 pages. Collages, peinture, calligraphie, couture.

L'an dernier, naissait ma petite-fille : Eléanor. Les quelques semaines qui on précédé sa naissance ont été pour moi un moment particulier. J'étais impatiente de la rencontrer, bien sûr.

Mais je devenais grand-mère pour la première fois. Je ne cessais de penser au lien transgénérationnel qu'elle représentait. Car si Eléanor était ma première petite-fille, c'était aussi la fille de ma fille. Une femme dans une lignée de femmes. Comment ne pas penser à toutes ces femmes qui l'ont précédée ? Ma propre mère, ma grand-mère, mon arrière grand-mère ... et toutes les autres que je n'ai jamais connues.

Cette émotion inédite m'a poussée à écrire un texte à l'attention de cette petite-fille que je ne connaissais pas encore.

Lorsque, pendant les mois de confinement, j'ai crée un livre objet pour célébrer cette naissance, c'est tout naturellement que j'y ai intégré ce poème.

"C'est à l'endroit où l'eau est profonde qu'elle est la plus calme."          Shakespeare

En avril, je profitais du confinement pour faire des essais de leporello pour mes petits élèves calligraphes. Toujours mon papier Lana gris, un texte calligraphié en Ronde et des tailles de lettres variées.

Un leporello en cours de création.

Dans la série des petits carnets, j'ai réalisé cet exemplaire dans les tons verts avec du papier journal imprimé. Un lien en lin et deux perles de fabrication maison et le tour est joué. Il n'y a plus qu'à y laisser de jolis mots.

"Il n'y a plus ni terre ni ciel,

rien que la neige

qui tombe sans fin."

Hashin

 Dans la série des leporelli réalisés comme exemple de travail demandé à mes élèves, en voici un second, sur la neige. Encore un texte hors saison. 

Je vous l'accorde, ce texte n'est pas d'actualité. Mais c'est pourtant bien celui qui m'a inspiré ce leporello.

Au départ, l'envie de réaliser des essais pour mes jeunes calligraphes collégiens. Cette année, ils ont travaillé la Ronde. Pour finaliser leurs entraînements, j'ai choisi de leur faire faire un leporello. Contraintes : un papier Lana gris texturé, la Ronde écrite en plusieurs tailles (et éventuellement en plusieurs couleurs) et une composition harmonieuse.

Difficile pour eux d'imagniner ce que j'attends d'eux. C'est plus facile avec des exemples. J'ai donc mis à profit cette période de confinement pour leur faire des propositions. Voici le résultat n°1. Sur un texte de François Cheng.

"A l'extrême de l'automne, nous parviendra encore, mêlés de mousses et de lilas, l'écho de la cascade, ravivant le sang, ravivant le chant au creux de la roche fêlée."

Ce sont les couleurs du Brésil, ses carnavals, ses forêts, ses maisons qui m'ont inspiré ce leporello.

Le fond est réalisé à la peinture acrylique. Puis, j'ai ajouté quelques bandes de masking tape. 

Je vais certainement encore y ajouter quelques mots calligraphiés. Pourquoi pas cette citation en portugais.

"Omelhor lugar do mundo é aqui e agora com vocé."

"Le meilleur endroit au monde, c'est ici et maintenant, avec toi."

En cette Saint-Valentin, je vous propose une belle déclaration d'amour tirée du Petit Prince.

"Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule, elle est plus importante que vous toutes puisque c'est elle que j'ai abritée sous le paravent, puisque c'est elle que j'ai arrosée, puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre ou se vanter ou même quelquefois se taire."

Une couverture réalisée avec ce papier imprimé à l'acrylique. Quelques collages. Un texte calligraphié en une chancelière très personnelle à la gouache et à la plume pointue.

Pour finir, un petit carnet tendre et acidulé comme un bonbon, à glisser dans sa poche.

Voici la deuxième version du leporello de la semaine dernière.

Des traits plus bruts. Un peu moins de finesse dans l'écriture.

Moi, j'aime bien cette deuxième version. Et vous ? Avez-vous une préférence ?

J'avais déjà calligraphié ce texte de Guillevic dans mon cahier de citation. Cette fois-ci, j'ai réalisé un leporello. Ou plutôt, deux leporelli basés sur les mêmes éléments : le texte de Guillevic, un taille identique, une couverture recouverte de papier journal imprimé, des traces à l'acrylique dans les tons gris de Payne.

Pour cette première version, j'ai opté pour la légéreté. Les traces à l'acrylique sont tout en courbes. La chancelière gestuelle propose des arabesques. Une petite ligne de majuscules souligne l'horizontale.

Pour la couverture, j'ai fouillé dans mes réserves de papiers journal imprimés et j'ai choisi ce bleu ciel poudré de blanc.

Pour voir la seconde version, il vous faudra patienter un peu.

Victor Hugo est son écrivain préféré. Alors, quand j'ai voulu remercier ma collègue pour les services qu'elle m'a rendus, je lui ai concocté ce leporello.

Ce sont les dessins et encres réalisés par Victor Hugo qui m'ont inspiré ce bleu gris.

Après avoir cherché un texte approprié, j'ai jeté mon dévolu sur ce poème qui raconte ses ressentis de grand-père.

J'ai d'abord réalisé une des faces avec des gouaches mêlées à de l'eau vaporisée, technique souvent utilisée dans mes créations. Pour l'écriture, j'ai choisi cette capitale dansante apprise lors d'un stage.

Pour l'autre face, technique de collages et chancelière plus élégante.

Et puis, je sais maintenant faire des couvertures à mes carnets et leporelli. Voilà qui leur donne une tout autre allure.

Un livre objet réalisé cet automne. Sur un texte de Victor Hugo.