Les prairies sont brumeuses
J'ai pris énormément de plaisir à réaliser ce livre objet. L'inspiration est venue d'un stage avec Liliane Buchi. Elle nous avait demandé de faire des traces avec des outils trouvés autour de nous. J'ai utilisé une grosse noix d'Amérique trempée dans de la gouache blanche. J'ai choisi de l'appliquer sur un très beau papier artisanal népalais bleu indigo. Le contraste était superbe ! Ce premier essai, découpé au format d'une carte à l'italienne, m'a donné l'idée de faire un livre.
J'ai alors réitéré l'opération avec de l'encre Sennelier indigo sur un beau papier blanc. Dans l'encre encore fraîche, j'ai passé un pinceau pour donner du mouvement. Le résultat était particulièrement intéressant. Allez savoir pourquoi, ces couleurs et matières m'ont transportée dans les montagnes himalayennes.
A partir de là, il me fallait trouver un texte. J'ai longtemps cherché sans vraiment trouver mon bonheur. J'ai fini par opter pour ce texte de Buson, poète japonais du 18ème siècle connu comme étant l'un des quatre maîtres classiques du haïku.
"Les prairies sont brumeuses. Les eaux font silence. C'est le soir."
J'avais le texte. J'avais les couleurs dominantes (de l'indigo et du blanc). J'avais une idée des matières (plutôt brutes). Il me fallait trouver des idées d'écriture et de mise en page. Là, j'ai dû chercher l'inspiration. De longues heures sur internet, dans mes notes de stage et aussi dans ce merveilleux livre de Denise Lach "Jeux d'écriture 2".
J'ai mis un peu de temps pour digérer le tout puis les choses se sont mises en place petit à petit, une page en appelant une autre. J'ai d'abord arrêté l'ordre des feuillets. Certaines options ont été écartées, d'autres les ont remplacées. Pour l'écriture, mon choix s'est porté sur l'onciale. Elle est assez rustique et je la maîtrise suffisamment pour me lancer.
Une fois que les feuillets ont trouvé leur ordre et que chaque page me semblait terminée, il me restait à relier le tout. Fidèle à mon idée directrice, j'ai choisi une ficelle de lin que j'ai dû dédoubler pour pouvoir la faire passer dans le chas de l'aiguille. J'avais l'intention d'utiliser des perles pour la finition, mais le fil était encore trop épais et j'ai dû renoncer. J'ai remplacé les perles par des noeuds.
Ce deuxième livre objet est très différent du premier que j'avais réalisé pour ma copine Catherine. Il me donne envie de continuer.
Cahier de citations n°36
Cahier de citations n°35
Cela faisait un moment que je n'avais pas pris de photos de mon cahier de citation. Cela explique cette ambiance estivale bien peu d'actualité. Cette double page date de cet été. Rppelez-vous, j'avais réalisé ce leporello dans les mêmes nuances de vert de gris.
Christian Bobin, un poète.
Ombellifères
J'ai accompli de délicieux voyages ...
... embarqué sur un mot."
Pour ce leporello petit format, je suis partie d'une envie de récup'. J'ai utilisé un carton d'emballage assez fin sur lequel j'ai fait quelques traces blanches au spalter. Quelques collages de vieilles pages de livres, des lettres et chiffres découpés dans le journal local et un peu de masking tape rose fluo pour dynamiser l'ensemble. Et pour finir, cette citation écrite dans une chancelière personnalisée.
Mes voeux 2019 sont partis !
Ils m'ont donné du fil à retordre cette année. J'accorde une grande importance à l'accord entre l'enveloppe et la timbre. Or, le choix des timbres de collection proposé par la Poste est de plus en plus restreint. Cette année, je n'avais le choix qu'entre 2 carnets. Quel désespoir.
La mort dans l'âme, j'ai choisi le carnet sur les arbres.
Et je me suis mises en quête d'une idée d'association. La contrainte étant facilitatrice de création, ces timbres m'ont donné l'idée de faire mes enveloppes moi-même. J'avais encore tout un stock de papiers imprimés selon la technique du monotype.
J'avais la couleur, j'avais la matière. Il me restait à choisir le format.
J'ai opté pour un format long et étroit. J'ai réalisé un gabarit pour gagner du temps. Coupés, pliés puis collés, ces longs étuis avaient les dimensions idéales pour contenir une carte au format d'un marque page.
Une jolie citation de Matisse et quelques gouttes d'aquarelle diluées ont fini l'ensemble.
Herbes folles
"Découvrir par hasard un tout petit jardin, plein d'herbes folles, sans fenêtres autour, sans bruit et même sans cerceau ni poupée, rien que le temps qui s'est retiré là et n'attend rien." Guillevic.
Les photos, d'un artiste inconnu à qui je n'ai pas pu demander l'autorisation mais que je remercie de tout coeur.
Et voici un leporello à l'ambiance de jardin abandonné. Un peu comme le jardin ces derniers jours.
Il y a toujours Noël qui arrive
"Il y a toujours Noël qui arrive. Il y a toujours, dans le plus noir des noirs, de la lumière à supposer, à voir déjà monter, même en dehors de soi, surtout lorsque la nuit où l'on patauge est la plus longue. C'est un tunnel sans voûte qui débouche dès maintenant sur un enfant dans la lumière."
De l'hiver - Guillevic
C'est sur ce texte plein d'espoir que je vous propose de quitter 2018. Gardons un regard positif sur la vie.
L'arbre de l'Avent
Voici une des dernières créations à quatre mains sortie des ateliers de Coeur cannelle. Un arbre de l'Avent en fil de fer et calligraphies.
M. Coeur cannelle a réalisé cet arbre selon le même principe que les sapins dont il est maintenant familier. Au départ, l'idée était de réaliser autre chose qu'un conifère. C'est en comptant ses branches que nous nous sommes rendus compte qu'il en comportait 24.
Une idée en amenant une autre, cette arbre ordinaire s'est alors transformé en arbre de l'Avent. Sur ces branches entortillées, j'ai glissé des petits papiers numérotés. Ouverts, ils laissent lire de courtes citations.
Croire au soleil
"Croire au soleil quand tombe l'eau."
Je me suis amusée avec des encres acryliques. La technique est très simple. Sur une feuille de fort grammage (250 à 300 gr.), vaporiser de l'eau. Y laisser tomber quelques gouttes d'encres de différentes couleurs. Les couleurs se mélangent entre elles pour former de jolis dessins. Nul besoin d'être une artiste pour obtenir des oeuvres incroyables. Le has'art fait parfois bien les choses.
Cartes de voeux 2018
Novembre, c'est le moment de réfléchir aux cartes de voeux pour vous souhaiter une belle année 2019. Mais il vous faudra attendre le mois de janvier pour les voir.
En attendant, voici celles que j'avais réalisées l'hiver dernier et que je ne vous avais jamais montrées.
Le stage d'automne 2017 à Oberbronn avec Liliane Buchi avait été riche d'enseignements graphiques. Au programme, impression au Tetrapak et capitale lapidaire d'Andreas Schenk. Une technique qui tombait à pique pour réaliser mes cartes de voeux 2018.
L'impression se fait avec l'intérieur en aluminium des briques de jus de fruits. Cette matière, plus étanche qu'un carton classique, peut être réutilisée de nombreuses fois avant de montrer des signes de faiblesse. Le carton peut être laissé tel que (on voit bien les plis de la brique sur la photo) mais il peut aussi être froissé, découpé ou encore gravé (comme pour les bulles de la dernière photo). L'encre utilisée est de l'encre pour linogravure à l'eau (Encre lino block printing de Lefranc & Bourgeois ou Aqua linodruck de Schmincke). Elle est étalée sur la plaque à encrer avec un rouleau encreur. Plus la couche d'encre est fine et plus l'impression sera légère et délicate. Le rouleau encreur sert alors à encrer le côté aluminium du morceau de tetrapak. Retourné, celui-ci est appliqué sur le papier choisi et y laisse son empreinte.
Plusieurs essais de couleurs et de textures ont été nécessaires car la couleur une fois imprimée est beaucoup moins vive qu'à la sortie du tube. Finalement, j'ai choisi des gris, des bleus et une pointe de rouge pour ce superbe texte de Christian Bobin, tiré de son livre Un bruit de balançoire.
Mais je n'ai pas pu résister à mon envie de couleurs et j'ai utilisé un papier bordeau et de l'encre jaune et orange pour un effet "Terre d'ocre". Des couleurs idéales pour cette citation tirée du même livre de Christian Bobin.
Enfin, j'avoue avoir une préférence pour cette petite dernière, un mixte entre la couleur des fraises tagada et la légèreté des bulles de champagne. Une carte pour rendre la vie pétillante et sucrée. C'est tout ce que je vous souhaite pour affronter cet hiver qui ne semble pourtant pas vouloir arriver.
Chut !
Des sacs pour aller à la bibliothèque
La rentrée scolaire est déjà passée mais trois petits bambins avaient besoin d'un sac pour aller à la bibliothèque. Des sacs bien costauds et adaptés à leurs petits bras.
Pour Jules, du bleu, du gris et des étoiles.
Pour Robin, un vieux jean usé marié à un jaune pétant.
Pour Arthur, une tenue camouflage et un peu de calligraphie.
J'ai rêvé d'un livre
Denise Lach
Fin novembre, j'ai eu la chance de visiter une exposition des travaux de Denise Lach à la médiathèque de Thann et de Cernay (Alsace). Un vrai bonheur. Une vraie décharge esthétique.
Denise Lach est une femme d'une extrème gentillesse. Pendant une petite heure, elle a répondu avec patience à nos questions techniques, esthétiques ou purement personnelles.
On reconnaît assez facilement le style Lach. Mais à travers cette exposition, elle nous a montré l'étendue des techniques qu'elle utilise. Bien sûr, c'est une grande calligraphe qui maîtrise parfaitement l'écriture. Mais elle sait aussi s'en amuser, jouer avec en la détournant, la tordant, l'épaississant.
Ce qui m'a énormément plu, ce sont les gaufrages, qui apportent une légèreté et une poésie à ses tableaux.
Et puis, elle a aussi travaillé avec une céramiste et a crée des oeuvres en trois dimensions.
Jour de tristesse
Catherine's book
Un départ à la retraite, c'est un moment important dans la vie d'une personne. C'est aussi un cap à passer pour les collègues qui restent. Ma copine et collègue Catherine est partie début juillet pour vivre un nouveau chapitre de sa vie. Quel plus beau symbole qu'un livre pour lui dire au revoir ?
Ce livre objet, je l'ai pensé l'hiver dernier et réalisé ce printemps. Vous en aviez déjà vu quelques extraits en mai.
Quand j'ai lu ce beau texte de Philippe Claudel : Ombellifères, j'ai tout de suite su que c'était le texte le plus approprié. Pour mettre en valeur ces mots, le choix des couleurs s'est naturellement porté sur le vert et le blanc. Je voulais quelque chose de léger, simple et élégant dans un écrin de chlorophylle.
Ce livre était aussi l'occasion de mettre en pratique toutes les techniques apprises au cours de mes derniers stages avec Liliane Buchi. De la chancelière et de la quadrata pour l'écriture. Du papier kraft enduit pour la couverture. Des lettres déformées et des traces. Mais aussi du gaufrage, des dessins et quelques collages. Merci à Arlette pour ses précieux conseils pour la réalisation de la couture du livre.
Un papillon pour Léon
Chaque naissance est une occasion de laisser s'envoler un nouveau papillon. Celui-ci ira se poser sur la papier peint d'un petit Léon.
Je serais presque triste de le laisser partir car il s'accordait parfaitement bien avec les tons de cette plante grasse qui étire ses longues branches dans la véranda.