Décembre. C'est le moment de réfléchir aux cartes de voeux. La collection hiver 2014 m'a emmenée vers plusieurs destinations. Autant de façons de vous souhaiter de passer de belles fêtes de fin d'année.

Un carton noir de neige sur lequel court une citation de circonstance, calligraphiée en gestuelle avec de la gouache blanche. Un flocon découpé au laser (merci M. Coeur cannelle) est le point d'orgue de cette carte de voeux.

De la joie, de la danse, de la couleur et un sapin enrubanné de soie rouge pour une carte calligraphiée en gestuelle.

Des tons pastels et un graphisme ancien pour une calligraphie en chancelière.

Des arbres couverts de givre et une citation en onciale pour une réédition.

Les papiers utilisés pour "Eléonore de Tolède" et pour la "Femme nouvelle" ont fait une incursion dans mon cahier de citations. Une double page aux couleurs passées pour deux citations de Khalil Gibran, ce merveilleux poète libanais mort en 1931.

Avez-vous remarqué les couleurs chaudes des derniers messages ? Dans le rouge nous sommes, dans le rouge nous allons rester. Cet été, j'avais acheté deux cadres de la même couleur rouge vermillon. Le premier a été utilisé pour un collage "hélixien". Le second appartient à la même série : une étude de l'escargot sous toutes ses coutures.

"Odorante et savoureuse,

tu dépasses sans te perdre

les frontières de ton corps.

Tu as enjambé le temps.

Te voici femme nouvelle

révélée à l'infini."

Un texte de Paul Eluard est le prétexte à un collage.

Pour ce tableau, je suis partie du cadre, chiné cet été sur un marché aux puces dans les Vosges. L'idée première était de le repeindre mais sa couleur crème s'harmonisait parfaitement aux teintes de mon papier imprimé. Une fois n'est pas coutume, j'ai aussi utilisé un papier de scrap choisi pour son graphisme répétitif. Je regrette de n'avoir pas su réaliser ce graphisme moi-même, comme sait si bien le faire Nathalie Blanloeil. Mais je viens de découvrir une créatrice de tampons à qui je pourrais bien en commander. Affaire à suivre, donc !

Pour le reste, les techniques sont toujours les mêmes : papier journal imprimé (monotype), pages de livres anciens. Le texte est calligraphié en deux gestuelles contrastées : une première à la gouache, mate et lourde, à peine perceptible. Une seconde à l'encre de Chine, plus légère et gracieuse,  légérement brillante. Le texte sur le côté est une onciale écrite à la plume et à la gouache. Une pièce de monnaie ancienne, elle aussi chinée, vient compléter le collage et donner du relief à ce tableau sans verre. Une création qui ne se laisse pas découvrir du premier regard ; il faut la regarder sous différents angles pour voir toute sa personnalité.

Vous l'avez peut-être remarqué, mes dernières créations sont marquées par une envie de couleurs. Après le jaune de fin août, voici le rouge vermillon. Des cadres achetés en grande surface, des papiers journaux imprimés et un ancien document destiné aux étudiants en zoologie : trois ingrédients pour un collage très ludique.

Et voici un hommage vibrant aux gastéropodes, si présents dans le jardin depuis cet été humide.

Toujours à l'affût de bonnes occasions, j'ai récupéré deux chemises cartonnées à l'éfigie d'une grande banque. Pas du tout à mon goût, je me suis empressée de les customiser. Voici la première.

Comme pour les couvertures de cahier (ici, ici ou ici), j'ai dissimulé l'écriture en la peignant et en collant différents papiers. J'ai notamment utilisé quelques nouveaux papiers échangés lors du dernier swap, comme cette carte Seraphina aux couleurs parfaitement coordonnées et ces pages de livre en chinois.

Enfin, j'ai calligraphié le mot inspiration à l'encre de Chine noire et en gestuelle.

Deux cadres papillons déjà partis chez leurs nouveaux propriétaires.

Le premier, rouge,  arbore un papillon en papier et une citation de Henri Matisse : "Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir."

Le deuxième,  vert, arbore un papillon en terre et ma citation fétiche de Paul Claudel : "Même pour le simple envol d'un papillon, tout le ciel est nécessaire."

 Décidemment, ce stage d'été avec Stéphane Alfonsi m'a ouvert de nouveaux horizons. Après quelques essais malheureux, voici un transfert presque réussi. Je pense qu'avec beaucoup d'expérimentation, je devrais arriver à un résultat encore plus satisfaisant.

 Toujours les mêmes techniques : collages de papiers imprimés (technique du monotype), de pages de vieux livres. Ici, j'ai utilisé du papier de scrap pour ses motifs.

"Ce n'est parce que les choses sont difficiles que nous n'y arrivons pas. C'est parce que nous n'arrivons pas qu'elles sont difficiles."

Sénèque

Tout a commencé avec ces papiers journaux monotypés en vert pour une commande passée par ma copine Claire. Satisfaite du résultat, je démarre illico un petit collage.  Une photo noir & blanc du compositeur Schönberg trouvée dans un journal me donne envie de faire un transfert. Mais le papier réagit mal et je dois tout jeter à la poubelle. Qu'à cela ne tienne. Puisque je ne peux pas transférer, je vais donc coller.

Oui mais voilà, j'ai quatre cadres blancs identiques. Je me mets donc en quête d'autres compositeurs. Et voilà comment ont été invités à ma table Debussy, Satie et Gershwin. Et parce que tout le monde ne fréquente pas ces grands hommes au point de les reconnaître sur une photo, je me suis permise une petite signature calligraphiée.

Et voilà une galerie de portraits très musicale ... et un peu décalée, il faut bien le dire ! Qui dit que la calligraphie est une activité trop sérieuse ?!!

Deux citations de Sénèque sont les vedettes de ces deux tableaux.

"Il faut toute la vie  pour apprendre à vivre."

"Que de fois nous mourons de notre peur de mourir"

Papier journal imprimé, calligraphie en gestuelle à la plume et à la gouache.

A la demande de Vonny, qui voulait en voir un peu plus, voici les deux petits tableaux réalisés avec mes papiers vert-jaune. Je suis très déçue des couleurs des photos qui sont bien moins lumineuses qu'en réalité. 

Vous l'avez peut-être remarqué,  le jaune fait son grand retour dans la déco. C'est la couleur parfaite pour nous faire oublier cet été aux 50 nuances de gris et de pluie. Alors, par petites touches, sur un coussin, dans un bouquet, je l'ai invité dans mon salon.

Et parce que, décidément, j'aime de plus en plus cette couleur, je l'ai aussi introduite dans mes collages. Petit aperçu.

Le stage avec Stéphane Alfonsi au mois de juillet a été l'occasion de nombreux essais. Réalisé sur place, ce petit travail sur papier aquarelle m'a donné l'occasion de me faire corriger ma chancelière. Pour progresser, il faudra que je m'applique à suivre la bonne inclinaison.

En attendant, ce collage m'a permis de tester un petit truc. Au moment de calligraphier le texte, je me suis rendue compte que la gouache n'adhérait pas au collage (papier glacé de revue). Pour remédier au problème, deux solutions s'offraient à moi. Soit mélanger à la gouache une micro goutte de produit vaisselle. Soit passer une couche de gomme arabique sur le papier glacé et le laisser sécher avant de calligraphier. C'est cette deuxième solution que j'ai utilisée. Résultat, une surface légèrement brillante que je n'aurais pas eu en utilisant le produit vaisselle. Et un trait de gouache bien net.

Texte de Paul Eluard calligraphié en chancelière avec de la gouache.

Geneviève Benoit est bien connue des calligraphes. Elle est la maman d'Interligne, plate-forme de promotion de la calligraphie et de l'enluminure. Elle passe beaucoup de temps sur les blogs des uns et des autres pour nous encourager. Elle est d'une grande générosité. Mais surtout, elle calligraphie divinement bien. Chacun de ses mail art est un bijou de finesse. Je vous en avais parlé ici et ici. Cet été, c'était son anniversaire. Une belle occasion de lui envoyer un témoignage de mon admiration : un mail art.

"Voilà pourquoi j'ai voyagé à pieds. Par simple amour du vent et de la terre."

Bon, ce n'est plus un scoop : ma copine Wenekaa s'est mariée en juillet. Elle et son amoureux sont de grands sportifs. Ils adorent notamment la randonnée. Et puis, un mariage, c'est aussi un peu comme un beau et long voyage. Cette citation d'Henri Bosco me semblait donc tout à fait de circonstance.

Pour la forme, je me suis largement inspirée de ce leporello qui m'avait été envoyé par une correspondante anonyme (je ne sais toujours pas qui elle est ...). J'ai adoré faire ce travail de collage sur un format allongé. C'est nouveau pour moi. Mais je pense que c'est le début d'une belle aventure.

Tel était l'intitulé du stage proposé par Stéphane Alfonsi à l'atelier Courants d'arts, à Laxou. Trois demi-journées pour apprendre de nouvelles techniques et comprendre les secrets du "maître".

Je vais vous présenter les techniques apprises à travers un des tableaux réalisés. Le support est un carré de contreplaqué de 20 x 20 cm de côté et 10 mm d'épaisseur. Poncé, il peut ou non être recouvert de gesso. On aurait pu aussi utiliser du médium. L'avantage de ces supports en bois est qu'ils vont supporter les différents traitements (collages et peintures) sans se déformer. 

Première étape : la peinture. On mélange du liant acrylique et de la peinture acrylique. On applique une première couche de ce mélange sur le support. On fait de même plusieurs fois de suite avec des couleurs différentes. Si la couche précédente est encore humide, les deux teintes vont se mélanger. Si elle est sèche, on verra la plus ancienne en transparence. Résultat pas très probant pour ce premier essai. Les effets sont sympas mais je ne maîtrise pas encore la technique. Difficile de voir les différentes couches en transparence.

Deuxième étape : le collage. C'est toujours le liant acrylique qui est utilisé, mais cette fois, pour ses propriétés de colle. Des papiers (pages de livres anciens, papiers d'emballage, pages de revues, ...) sont déchirés et collés sur le support déjà peint. Conseil de composition : les papiers doivent se toucher et certains doivent être en lien avec l'un des bords du support.

Troisième étape : nous sommes à la fin de la première après-midi de stage. Nous apprenons la technique du transfert. Une couche de liant acrylique (encore lui !!) est appliquée à l'endroit où l'on veut positionner le transfert. Avant qu'il ne soit sec, on applique le motif choisi (texte, image, noir & blanc, couleur, ...). On chasse bien l'air et on attend que ce soit bien sec. Le lendemain, nous mouillons légèrement le papier du transfert en frottant (tout en délicatesse) avec le doigt. Le papier fini par s'effriter, laissant apparaître l'encre emprisonnée dans le liant. Ici, j'ai choisi une image en couleur représentant un dessin d'une ville avec ses coupoles et ses murs blancs. Le transfert ne se voit pas du tout sur le fond foncé. On le voit mieux sur le papier imprimé.

Quatrième étape : cette première base nous a permis de tester les nouvelles techniques. Elle est alors travaillée. On ajoute de la peinture, des collages, des transferts, de la matière en suivant son inspiration. Certains papiers sont recouverts de peinture, d'autres non. Il peut arriver que le travail des premières étapes soit totalement recouvert. J'avoue être encore un peu timide dans ce domaine. Mes tableaux manquent cruellement de matière. 

Cinquième étape : la calligraphie. Une technique où je devrais être un peu plus à l'aise. J'ai profité de la présence de Stéphane Alfonsi pour corriger certaines erreurs dans mon écriture. Il m'a aussi montré comment déformer les lettres, comme dans ses tableaux.

Et voilà le tableau terminé. Le positionnement de la calligraphie ne me plaît pas. Mais c'est un exercice de stage ...

"Découvrir par hasard un tout petit jardin plein d'herbes folles."   Guillevic

Guillevic a fait son entrée dans mon cahier ... et j'adore !!  Vous en entendrez encore parler.

Après la collection d'insectes bleus, de nouveaux insectes sortent de mon atelier. A vrai dire, ils ne sont pas si nouveaux que cela. Ce sont des insectes commmencés il y a longtemps mais jamais terminés. Les voici mis sous cadre.