La saison des voeux est ouverte.

Cette année, j'ai eu beaucoup de mal à concevoir mes lettres de voeux. Le manque de choix dans l'offre philatélique de la Poste m'a posé un sérieux problème. C'est donc une enveloppe assez classique que j'ai réalisée.

Initiale en gestuelle au cola-pen. Adresse en ronde à la plume pointue. Encre acrylique bleue. Timbre "Correspondances planétaires".

Les ombellifères

Elles sont un vrai sujet d'inspiration. Je les aime en bouquets (ici ou ici) Je les aime en dessins. Je leur ai dédié une page de mon cahier de citation. Après tout, le printemps arrive dans quelques jours, n'est-ce pas ?

Et puis, ne trouvez-vous pas qu'elles correspondent assez bien à ce beau texte de Shen Yue, poète chinois du Ve siècle ?

"Gracieuses et hautes comme la lune, douces et souples comme le printemps, leur beauté est luxuriante comme les fleurs de lotus."

Chaque naissance est une occasion de laisser s'envoler un nouveau papillon. Celui-ci ira se poser sur la papier peint d'un petit Léon.

Je serais presque triste de le laisser partir car il s'accordait parfaitement bien avec les tons de cette plante grasse qui étire ses longues branches dans la véranda.

Quelques citations sont venues rejoindre mon carnet de citations pendant cet hiver.

Je me suis laissée aller à de nouvelles expériences. Tout d'abord, collage de page de magazine. Et puis, utilisation de papier calque, comme je l'avais déjà fait il y a quelques temps. Enfin, une calligraphie largement inspirée d'un mail art reçu cet hiver de Claudie Barreau alias Des mots bleus.

... embarqué sur un mot."

Pour ce leporello petit format, je suis partie d'une envie de récup'. J'ai utilisé un carton d'emballage assez fin sur lequel j'ai fait quelques traces blanches au spalter. Quelques collages de vieilles pages de livres, des lettres et chiffres découpés dans le journal local et un peu de masking tape rose fluo pour dynamiser l'ensemble. Et pour finir, cette citation écrite dans une chancelière personnalisée.

Voici une autre utilisation spécifique de la Gelli Plate : les transferts. Là encore, vous trouverez de nombreux tutos sur le net. Cette technique est très simple à condition de trouver le bon support. Ces essais ont été réalisés avec des photos tirées du magazine Vogue. Il est très intéressant d'expérimenter différentes associations de couleurs.

"Il y a toujours un rêve qui sommeille." - Aragon

Une caisse de vin rapidement emballée dans du papier recyclé. La base est un joli papier kraft légèrement froissé trouvé chez ... mon boulanger. C'est le papier intérieur des sacs de farine. Encore un matériau "renouvelable".  Dessus, collage de vieux livres, partitions anciennes, essais de calligraphie gestuelle au cola-pen. Calligraphie en gothique bâtarde.

Le jardin ouvre ses portes dans 5 jours. Les mauvaises herbes ont été enlevées, les bordures redressées,  les fleurs fanées taillées, ... Il reste un peu de temps pour le décorer. Alors, parce que Calli'canthus doit bien porter son nom, pourquoi  pas une calligraphie ?

"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et  rien d'autre."         Paul Eluard

Etape par étape, comment calligraphier sur une porte.

Etape 1 : trouver, chiner, dénicher une vieille porte. Celle-ci est déjà peinte d'un vert mousse pas si môche que cela. Décider que cette couleur pourra faire l'affaire. La laver ou la dépoussiérer.

Etape 2 : ajouter des couleurs (peintures acryliques) pour donner de la vie à ce fond vert. Ici, j'ai utilisé du bleu orage, du vert céladon,  du vert anis, du turquoise.

Etape 3 : choisir une citation, un extrait de poème, une phrase qui nous parle. Faire des essais de composition sur papier. Tracer des traits au crayon sur la porte. Calligraphier le texte. J'ai calligraphié au pinceau en minuscule cursive élégante.

 Bientôt, je vous la montrerai en situation dans le jardin.

J'avais réalisé une couverture d'un cahier de jardinage fin juillet. Et puis, j'ai eu envie d'en faire un deuxième, dans lequel je noterai les jardins à visiter. Le voici.

 Je tiens à préciser que le dessin de la grenouille n'est pas de moi. C'est une  des nombreuses images que je glane à droite et à gauche.

Deux cadres papillons déjà partis chez leurs nouveaux propriétaires.

Le premier, rouge,  arbore un papillon en papier et une citation de Henri Matisse : "Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir."

Le deuxième,  vert, arbore un papillon en terre et ma citation fétiche de Paul Claudel : "Même pour le simple envol d'un papillon, tout le ciel est nécessaire."

Récup', quand tu nous tiens !!

Si vous me suivez, vous savez à quel point j'aime bricoler utile. Ce carton à dessin, utilisé/décoré/torturé par ma fille lorsqu'elle était au collège, attendait tristement dans un coin une vie meilleure. L'été dernier, je lui ai fait un petit relooking à ma façon.

Comme toujours, mes ingrédients fétiches ; peintures acrylique, collages de pages de vieux livres, d'images glanées par ci par là, calligraphies et autres tampons. Et comme je l'avais déjà fait pour le classeur rose, j'ai mis un peu de relief en collant des lettres en carton.

Le jardin se réveille. Quelques branches de magnolia profitent de la chaleur de la maison pour fleurir un peu plus tôt que prévu.

C'est parfait car ses jolies fleurs blanches au délicat parfum accompagnent les papillons de cette petite créa aux airs de printemps.

"Il te restera toujours tes rêves pour réinventer le monde que l'on t'a confisqué."     Khalil Gibran

Fin avril, je me suis rendue à Nancy. J'avais rendez-vous avec Stéphanie Devaux, invitée par l'association Apex, pour un stage sur le lisible et l'illisible.

Dans un premier temps, nous avons réalisé des fonds imprimés à la gouache. Ces fonds serviront de base à nos expérimentations et seront regroupés dans un livre d'artiste.

Stéphanie nous a alors proposé de tester différentes techniques pour rendre le lisible illisible.

Utiliser la moitié supérieure ou inférieure d'un mot pour en créer un nouveau. Utiliser les contreformes. Ecrire dans différents sens. Supperposer des écritures.

Les possibilités sont infinies et nous n'aurons pas assez de tout l'été pour les expérimenter.

Bravo à toi Stéphanie pour ta créativité et merci surtout pour ta générosité.

Ils m'ont donné du fil à retordre cette année. J'accorde une grande importance à l'accord entre l'enveloppe et la timbre. Or, le choix des timbres de collection proposé par la Poste est de plus en plus restreint. Cette année, je n'avais le choix qu'entre 2 carnets. Quel désespoir.

La mort dans l'âme, j'ai choisi le carnet sur les arbres.

Et je me suis mises en quête d'une idée d'association. La contrainte étant facilitatrice de création, ces timbres m'ont donné l'idée de faire mes enveloppes moi-même. J'avais encore tout un stock de papiers imprimés selon la technique du monotype.

J'avais la couleur, j'avais la matière. Il me restait à choisir le format.

J'ai opté pour un format long et étroit. J'ai réalisé un gabarit pour gagner du temps. Coupés, pliés puis collés, ces longs étuis avaient les dimensions idéales pour contenir une carte au format d'un marque page.

Une jolie citation de Matisse et quelques gouttes d'aquarelle diluées ont fini l'ensemble.

Je prépare une exposition mi novembre à Mandray, dans les Vosges. Pour l'occasion, quelques nouvelles venues ont rejoint ma collection déjà importante de courges en papier mâché. Mais cette fois-ci, j'ai décidé de les calligraphier. Je l'avais déjà fait il y a longtemps, sur des coloquintes fraîches et peintes. Elles n'avaient bien sûr pas résisté au temps.

Ces deux là sont une version "Black & White" de la série. Une fois peinte à l'acrylique, la noire a été calligraphiée au feutre Posca. Sur la seconde, j'ai collé de petits bouts de pages d'une ancienne bible allemande. Un léger lavis à l'acrylique blanche est venu atténuer le contraste. Il n'est pas sûre qu'elle reste ainsi. Quelques mots viendront peut-être s'y poser. A moins que je ne réalise une petite étiquette calligraphiée. 

"La beauté est dans les yeux de celui qui regarde."    Oscar Wilde.

"Ecoute le silence d'automne au coeur de la roselière." 

Voilà une toile que j'ai commencée il y a quelques années. Je vous en avais déjà montré quelques extraits ici. Et puis, comme souvent, elle a attendu dans un coin des jours meilleurs. Il a peut-être suffit que je tombe sur ce texte pour que l'inspiration revienne.

En 1953, Albert Camus fête ses quarante ans et choisit ses dix mots préférés. Certains m'inspirent. Alors je me lance dans ce projet fou de créer un livre objet pour chacun d'eux.

 Après la mère, voici le monde.

"Le monde a soif d'amour. Tu viendras l'apaiser."      A. Rimbaud

Un petit livre objet que j'ai imaginé avec les chutes de papiers de celui réalisé pour la naissance de ma petite-fille.

Encore des travaux de stages, enfin mis en forme cet été. C'est en 2017 que j'ai suivi ce stage avec Arlette Turlej. 

Se laisser emporter par la musique, la main traduisant son ressenti sur le papier.

Trouver dans ces traces des éléments constitutifs d'un alphabet.

 Lentement, par petites touches, appliquer les pigments pour donner des couleurs à notre histoire. 

Rajouter ces mots venus d'ailleurs, pour la beauté de leurs formes.

En cette Saint-Valentin, je vous propose une belle déclaration d'amour tirée du Petit Prince.

"Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule, elle est plus importante que vous toutes puisque c'est elle que j'ai abritée sous le paravent, puisque c'est elle que j'ai arrosée, puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre ou se vanter ou même quelquefois se taire."

Une couverture réalisée avec ce papier imprimé à l'acrylique. Quelques collages. Un texte calligraphié en une chancelière très personnelle à la gouache et à la plume pointue.

Pour finir, un petit carnet tendre et acidulé comme un bonbon, à glisser dans sa poche.

Une pensée pour toutes ces amies, ces mères, ces belles-soeurs, ces cousines, ces tantes qui se battent contre la maladie.

Il y a encore quelques sedums dans le jardin. Les épis de persicaires, quant à eux, ne faneront qu'aux premières gelées. Et comment ne pas craquer pour les plumets si aériens des panicums. Quelques roses du fleuriste auront suffit à rendre ce bouquet un brin plus sophistiqué.

Vous l'avez peut-être remarqué, mes dernières créations sont marquées par une envie de couleurs. Après le jaune de fin août, voici le rouge vermillon. Des cadres achetés en grande surface, des papiers journaux imprimés et un ancien document destiné aux étudiants en zoologie : trois ingrédients pour un collage très ludique.

Et voici un hommage vibrant aux gastéropodes, si présents dans le jardin depuis cet été humide.

Résonance[s], c'est un salon européen des métiers d'art, organisé par la frémaa. C'était le week-end du 10 novembre à Strasbourg et j'y étais. 170 artistes. Des objets magnifiques. Des idées à s'en donner le tournis. J'avoue que les céramistes m'ont beaucoup impressionnée. Mais il y avait aussi du papier, du feutre, du métal, du bois, ... Pas toujours facile de prendre des photos. Les artistes sont parfois des gens méfiants. Focus sur une toute petite partie de mes coups de coeur.

Pour commencer, j'ai rencontré Alexandra Hajek, céramiste installée dans un village de potiers près d'Uzès. Vous connaissez mon goût pour la poésie des objets. Et bien là, j'ai été gâtée. Des fleurs, des robes, des galets, du blanc, du gris, ... un univers merveilleusement aérien. Une très belle découverte.

 Les poteries de Lévéjac m'ont touchée par la transparence de leurs réalisations. Des motifs graphiques et ludiques. Surprenant.

Chez Barbara Leboeuf, j'ai trouvé une mise en scène tout en poésie potagère pour des créations du quotidien légères et fragiles. Une visite sur son site vous fera découvrir l'artiste derrière l'artisan.

J'avais découvert le travail de Michèle Wagner dans un n° de la revue Côté Est. Elle s'y définissait comme une imagière et une dentellière de papier. Elle s'est appropriée une ancienne tradition populaire, celle du canivet. J'ai pu voir ses découpages en vrai. Une pure merveille de précision, de délicatesse. Quelques oeuvres traditionnelles mais surtout des formes très contemporaines. Une belle source d'inspiration.

Sur le stand de l'IEAC (Institut Européen des Arts Céramiques), un jeune créateur (à qui j'ai oublié de demander le nom) m'a touchée avec ces sculptures en terre peintes à la main. Opposition de la matière brute, épaisse, volumineuse et des arabesques, délicates et précieuses.

Le travail de Benjamine Guzzo est un travail sur les traces et la mémoire. Elle utilise essentiellement la peinture à la tempera (pigments liés à l'oeuf). Mais la création qui m'a le plus émue, c'est cette composition de tissus (anciens tissus de boulanger marqués par des années de contact avec la farine brulée) et de graines de Zanzibar.

C'est Vent de terre qui a lancé l'idée d'éditer un message anti-morosité, un message coloré. Et l'idée me plaît énormément. Pour le coup, il se trouve que mes couleurs du moment ne sont pas du tout des couleurs printanières. Un petit morceau de mon salon a revêtu les couleurs grenat et orangé. Des couleurs en accord avec un collage réalisé cet hiver.

Et pour expliquer le titre de ce post, un peu de botanique. Cette jolie plante pourpre s'appelle un oxalis triangularis 'atropurpurea'. Une plante à rentrer en hiver car elle est gélive. Le spectacle de ses feuilles à contre-jour est époustouflant. Voilà pour la touche de grenat.

Les fruits orange sont ceux du physalis alkekengi, une plante vivace rustique communément appelée "Amour en cage". Et pour cause. En fin d'hiver, ses fruits ressemblent à des cerises enveloppées de dentelle. Cà, c'était pour la touche orangée.

Et vous ? Vous ètes plutôt oxalis ou plutôt physalis ?

"Odorante et savoureuse,

tu dépasses sans te perdre

les frontières de ton corps.

Tu as enjambé le temps.

Te voici femme nouvelle

révélée à l'infini."

Un texte de Paul Eluard est le prétexte à un collage.

Pour ce tableau, je suis partie du cadre, chiné cet été sur un marché aux puces dans les Vosges. L'idée première était de le repeindre mais sa couleur crème s'harmonisait parfaitement aux teintes de mon papier imprimé. Une fois n'est pas coutume, j'ai aussi utilisé un papier de scrap choisi pour son graphisme répétitif. Je regrette de n'avoir pas su réaliser ce graphisme moi-même, comme sait si bien le faire Nathalie Blanloeil. Mais je viens de découvrir une créatrice de tampons à qui je pourrais bien en commander. Affaire à suivre, donc !

Pour le reste, les techniques sont toujours les mêmes : papier journal imprimé (monotype), pages de livres anciens. Le texte est calligraphié en deux gestuelles contrastées : une première à la gouache, mate et lourde, à peine perceptible. Une seconde à l'encre de Chine, plus légère et gracieuse,  légérement brillante. Le texte sur le côté est une onciale écrite à la plume et à la gouache. Une pièce de monnaie ancienne, elle aussi chinée, vient compléter le collage et donner du relief à ce tableau sans verre. Une création qui ne se laisse pas découvrir du premier regard ; il faut la regarder sous différents angles pour voir toute sa personnalité.

Avec le mois d'octobre arrive le temps des cucurbitacées.

Ces légumes peuvent prendre des formes et des couleurs très variées.

Celles-ci sont parfaites !

Exactement les couleurs de cette calligraphie.

Ma déco d'automne est toute trouvée !!

"Un matin, on se réveille.

Il est temps de se retirer du monde pour mieux s'en étonner.

  Un matin, on prend le temps de se regarder vivre."

                                                                           Maxence Fermine Neige