Samedi 12 avril 2014. 7h30. Je finis de préparer mes affaires. Papier, pinceaux, baguettes chinoises, boîtes de soda, couvercle de boîte de conserve, tissu, corde, ... je fourre tout ce bric à brac dans mon sac. Je n'oublie pas mon cahier de citations ; cela peut toujours servir ... Je saute dans ma voiture direction Laxou, juste à côté de Nancy. Je suis heureuse. Je frétille comme une ado qui va rencontrer son chanteur préféré. Il faut dire qu'il y a un peu de cela. Je vais participer à un stage de calligraphie latine contemporaine avec Stéphane Alfonsi.
Quand je me suis inscrite à ce stage, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Aucun indice sur ce que nous allions faire durant cette journée, si ce n'est la liste de matériel. Je pars donc à l'aveugle. Après 1h40 de route, la gentille dame du GPS m'amène devant la porte d'un atelier de peinture. Je sors mes nombreux sacs de la voiture et me retrouve nez à nez avec un jeune homme à l'allure de teenager : cheveux en pétard, petites lunettes de soleil rondes à la Harry Potter. C'est donc avec lui que j'allais passer la journée. Lui et 12 autres personnes venues comme moi pour apprendre la calligraphie latine contemporaine.
L'espace de travail est vaste et très lumineux. L'accueil est des plus chaleureux. Une grande fresque calligraphiée par Stéphane Alfonsi et Nora Schwartz (ma maman en calligraphie) occupe un grand pan de mur. Nous sommes à l'atelier Courant d'art, domaine de Bernadette Lentgen. Je me réjouis de passer cette journée ici. Mais très vite, les choses sérieuses commencent. Que diable allons-nous donc apprendre aujourd'hui ? Stéphane, en bon maître de séance (comprendre enseignant) s'active devant le tableau noir. Nous commençons à comprendre qu'il s'agira de parler de traits, d'énergie et d'outils.
Nous travaillons d'abord sur la notion de trait et d'énergie. Avec l'outil de notre choix, nous traçons des traits. Nous remplissons des pages et des pages de traits avec l'idée qu'ils soient énergiques mais maîtrisés. Waouhh ! Pas si simple ...
Quand Stéphane estime que notre geste est assez sûr, il entreprend de nous montrer la diversité des outils utilisables pour tracer des traits. Il nous explique alors comment fabriquer nos propres outils à partir d'objets du quotidien. Nous découvrons ainsi des outils extraordinaires : cola-pen (boîte de soda ou couvercle de boîte de conserve), crocodile-pen (capsules de bouteilles de bière), touillettes, cartes de crédit, tissus, cordelettes et autres joyeusetés dont la fabrication n'a bientôt plus de secret pour nous. Reste à les essayer.
Ces gentils oiseaux ne sont pas aussi facile à manier que cela. La difficulté réside essentiellement dans leur maîtrise. Car ils restent de vrais animaux sauvages et leurs réactions ne sont pas toujours celles attendues. Au final, je me prends d'amitié pour la touillette et la carte de crédit. Le crocodile-pen étant décidément trop féroce. Ce n'est qu'en toute fin de stage que je me sens suffisamment à l'aise pour produire mes premiers mots.
Cette première photos montre une citation écrite avec trois touillettes scotchées ensemble. Dans les suivantes, j'ai utilisé une carte de crédit, coupée et recouverte de tissu. Le médium est de la gouache.
Au final, j'ai passé une journée trop courte mais très riche. J'ai rencontré des gens adorables et un professeur passionné. Maintenant que j'ai pris goût aux stages, je ne vais plus m'arrêter. C'est si stimulant !!